Le chanvre : Ce trésor de guerre pour la planète
Je suis un fervent défenseur de la plante Cannabis Sativa L. et en particulier du chanvre qui je le crois a le potentiel de renverser la situation mondiale dans plusieurs domaines. D’un point de vue écologique, alimentaire, sanitaire, économique…
Le chanvre, c’est le symbole d’un monde renouvelé dans lequel l’argent ne serait plus au centre et à l’origine de tout mais plutôt la sobriété, l’humain, le partage, le respect, le travail de la terre. Ce sont toutes ces valeurs qui nous apportent le bien-être et la qualité de vie à laquelle nous aspirons tous.
Dans ce 1er épisode consacré à l’impact écologique, je vais avancer plusieurs arguments qui plaident en faveur d’une utilisation massive du chanvre en agriculture et dans l’industrie que nous devons reconstruire. L’objectif principal est de réduire nos émissions de CO2. Mais on peut aussi espérer en même temps : réduire la consommation d’eau, augmenter la résilience et pourvoir à de nombreux emplois de transformation relocalisés…
Un aspirateur à CO2
Le chanvre absorbe 15T de CO2 par hectare et par an. C’est rien de moins que 7 fois plus que ne peut le faire une forêt nouvellement plantée.
Le chanvre est sobre : il ne nécessite que peu d’eau, pas de pesticide, pas de fongicide, pas plus d’herbicides. Il pousse facilement sous tous les climats. Il s’agit d’une excellent choix en rotation pour aérer la terre. Son rendement est plutôt élevé en grain comme en fibre. Il éloigne les nuisibles, favorise la biodiversité … Mais sa plus grande force, c’est l’incroyable diversité de ses applications.
Zéro phyto
Alors qu’en moyenne les cultures françaises nécessitent par Ha 2,3Kg de produits phytosanitaires, le chanvre en nécessite… 0 ! Les maladies (Botrytis, Sclérotinia et Rhizoctone) ainsi que les ravageurs du chanvre (Limaces, Altises, Noctuelles défoliatrices, Mouche mineuse, Tipule et punaises) n’ont en général pas d’impact significatif sur la récolte.
Le chanvre c’est du béton !
En voici quelques unes qui peuvent impacter très significativement les émissions de CO2. La fibre et le béton de chanvre tout d’abord. Composé de granulat végétal et de chaux, ce dernier a la particularité de continuer à absorber du CO2 pendant des centaines d’années.
On peut utiliser le chanvre en construction pour :
– Isoler les sols
– Isoler les toitures
– Pour les murs en remplissage, en enduit, en doublage isolant…
– Fabriquer des maisons de hobbit (cf Kerterre)
Il est également solide et très low tech. La fabrication de briques de béton de chanvre ne nécessite ainsi pas de cuisson. En
Les protéines
Mon deuxième choix va vers la production de protéines. Les graines de chanvre contiennent jusqu’à 36% de protéines ! La protéine de chanvre est riche en 20 acides aminés ainsi qu’en 8 acides aminés essentiels . L’organisme est incapable de les synthétiser lui-même. Le profil d’acides aminés de la protéine de chanvre est similaire à celui du blanc d’œuf et du soja, deux sources de protéines de haute qualité. Le chanvre est un produit locale là ou le soja est surtout produit en Amérique du sud et en Asie avec les conséquences sur la déforestation que l’on connait.
Il est à souligner également que ces protéines sont nettement préférables à celles issues de la viande qui est très gourmande en CO2 essentiellement à cause du méthane. Je ne dis pas qu’il faut remplacer complètement la viande car la présence des animaux en agriculture est souhaitable. Je dis juste qu’il faut en manger de bonnes qualité, peut-être un peu moins et qu’on peut la compléter avec des protéines végétales dont celle du chanvre.
On peut aussi en faire du tofu de chanvre. Une texture intéressante en cuisine !
Le chanvre prend une telle part dans mon projet de vie personnel que je me suis lancé en 2017 dans une entreprise qui produit une boisson au CBD que j’ai appelé Leafter. Vous ne pourrez malheureusement pas avoir la plaisir de la déguster car j’ai renoncé devant le flou juridique de la réglementation.
Les vêtements
Grâce à la fibre de chanvre, on peut fabriquer un tissu à la fois résistant, complètement biodégradable et durables. Les vêtements en fibre de chanvre sont également souples et agréables à porter. Mais cette matière présente d’autres avantages intéressants : plus les laves, plus les vêtements en chanvre s’adoucissent sans se déformer. Enfin, il s’agit d’un matériau fort isolant qui nécessite peu de matière pour obtenir une bonne barrière au froid. Le chanvre est très régulant, ce qui permet de le porter en été pour résister aux grandes chaleurs qui ne manquerons pas de nous arriver.
On peut également citer que le chanvre ne générera aucun micro-résidu plastique lors de sa dégradation, contrairement aux fibres synthétiques issues de la pétrochimie.
Face au coton, son avantage ne fait aucun doute : sa consommation en eau est infiniment moindre. Environ 20 000 litres d’eau est nécessaire pour la production de 1 kg de coton industriel. C’est seulement 400 litres d’eau pour produire 1 kg de chanvre séché.
Avantage également sur la surface de culture nécessaire puisqu’il faut un peu plus de deux fois plus de surface pour produire 1 Kg de fibre de coton que pour produire 1 Kg de fibre de chanvre.
Mais aussi…
Du plastique très léger utilisé par des marques de luxe comme BMW pour réduire le poids et donc la consommation CO2.
Des cordes, très solides, 100% biodégradable…
Une source de poussières à transformer en énergie.
Conclusion
Le chanvre constituait avant la révolution apportée par le combustible fossile une des pierres angulaires du développement humain. Il lui apportait l’ensemble de ses besoins de base dans la même plante : se soigner, se nourrir, se déplacer (en bateau grâce aux cordes et aux voiles), se chauffer…
Il serait étonnant qu’on n’y revienne pas de gré ou de force avec l’énorme avantage au passage de dépolluer les sols, décarboner l’atmosphère et agrémenter les soirées de certains… Longue vie au chanvre !